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Un bon journaliste peut aborder tous les sujets

Les entreprises qui souhaitent publier des contenus dans un style journalistique contactent la plupart du temps un journaliste spécialisé. Pourtant, tout bon journaliste est en mesure d’aborder un vaste éventail de thèmes, à condition de se préparer correctement. Ce n’est pas tant la spécialisation qui compte, mais la bonne attitude journalistique.

Bref retour à l’an 2000. Laurens De Keyzer, avec sa bonhomie habituelle, lance un défi à une vingtaine d’étudiants en communication aux ambitions journalistiques, dans un petit auditoire de Gand : « Je vais vous parler pendant vingt minutes de Ludwig Mies van der Rohe. Vous pourrez me poser quelques questions et rédigerez juste après un article sur lui. » Notre professeur savait parfaitement que la plupart d’entre nous n’avions jamais entendu parler de ce Mies van der Rohe. Un architecte, ah bon ? Donc pas un athlète, un homme politique ou un musicien. De Keyzer a choisi à dessein un sujet qui nous obligerait à quitter notre zone de confort.

Suivre son instinct

Bien sûr, ce jour-là, il n’était pas question de faire de belles considérations sur l’harmonie entre acier et verre. Pour nous tirer d’affaire, nous devions plutôt nous fier à notre instinct journalistique : écouter attentivement, poser les bonnes questions, raisonner logiquement, distinguer l’essentiel de l’accessoire, construire un récit cohérent. Et tout cela sans aucune connaissance préalable. Je ne pourrais plus vous dire si l’article que j’ai pondu sur Mies van der Rohe tenait la route ou non…

Ce qui est certain, c’est que Laurens De Keyzer a réussi son pari : il nous a appris ce jour-là que chaque sujet était à notre portée. Et il mettait lui-même ce principe en pratique : musique classique, restaurants, série d’articles sur la mort, petits atlas du silence, du réconfort ou du plaisir… Aucun thème ne le rebutait.

Revenons maintenant en 2022.Lorsque des entreprises ou des associations nous interrogent sur nos services de production de contenus journalistiques, cela donne souvent un dialogue du genre :

> « Nous recherchons une agence de content marketing avec des journalistes qui connaissent bien les sujets économiques. Pouvez-vous nous aider ? »

> « Bien sûr, c’est l’une de nos spécialités. En même temps, nous sommes convaincus qu’un bon journaliste peut traiter n’importe quel sujet. »

Nous avons constaté que cette dernière remarque provoquait souvent un silence stupéfait à l’autre bout du fil. Vouloir faire appel à un spécialiste est un réflexe logique. Certaines agences affirment : économie, finances, durabilité, marketing, médias, technologies, RH, construction, distribution… faites votre choix, nous sommes calés dans tous ces domaines. Pour notre part, nous constatons que nos journalistes font du bon travail quel que soit le sujet, donc même s’ils ne sont pas spécialisés dans le domaine en question.

Competences journalistiques...

Il n’empêche que les entreprises ont raison de vouloir des éclaircissements sur cette question. Comment cela, un bon journaliste peut traiter n’importe quel thème ? N’est-ce pas exagéré ? Il est vrai que notre propos doit être quelque peu nuancé. Pour pouvoir aborder tout type de sujet, il faut en effet disposer de deux atouts : de solides compétences journalistiques et la bonne attitude journalistique.

Les compétences journalistiques se basent sur une bonne dose de talent inné, qui doit toutefois s’accompagner d’efforts pour développer les aptitudesrequises. Celles-ci sont très variées : de la qualité du style à l’emploi de métaphores parlantes en passant par le sens de la construction d’un article ou d’un scénario pour une vidéo, la vérification des sources, les techniques d’interview, le travail d’investigation et de documentation préalable, etc. Tous ces éléments garantissent la qualité du résultat final et peuvent parfaitement s’appliquer à un thème qui ne relève pas de la spécialisation du journaliste.

... et la bonne attitude journalistique

Pour que le journaliste puisse déployer ces compétencesdans le domaine concerné, il doit en outre adopter la bonne attitude journalistique. Celle-ci englobe des aspects très variés, qui sont en partie innés et en partie acquis. Cela commence par la capacité à s’intéresser pour le sujet à traiter. Mais c’est loin d’être suffisant. Il faut aussi :

  • être capable d’évaluer rapidement la pertinence des informations au cours de ses recherches ou d’un entretien ;
  • avoir le réflexe de penser constamment au destinataire en se demandant ce qui est susceptible de l’intéresser ou non ;
  • faire preuve d’intelligence émotionnelle pour bien capter les propos de son interlocuteur ;
  • vouloir aller au fond des choses, en n’hésitant pas à poser une question sur un aspect qui n’est pas encore tout à fait clair.

Très souvent, cette attitude débouche sur la production de contenus à réelle valeur ajoutée. Des contenus de qualité qui fournissent des informations que l’on ne trouvera pas en faisant une simple recherche sur Google…

Les bons mentors sont importants. Or, il m’a fallu un certain temps pour réaliser que Laurens De Keyzer avait joué ce rôle pour moi, avant même l’obtention de mon diplôme. Je lui suis éternellement reconnaissant, à titre posthume, de m’avoir inculqué la bonne attitude. Ainsi que pour ses encouragements ultérieurs à embrasser la carrière journalistique.

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